Dernière d’une dynastie de gangsters, Billie raconte le
parcours hors du commun de ses aïeuls au travers de ses bijoux. Chacun
d’entre eux à une histoire, de la Californie des chercheurs d'or à
aujourd'hui, en passant par le Chicago de Capone, au Paris des truands des
années 50.
Toutes les pierres sont naturelles, les balles
véritables et tous les bijoux fait à la main à Paris. Chacun d’entre eux
est livré dans une boite en bois numérotées, car chaque détenteur d’un bijoux
Billie Sacré-Cœur à en sa possession une pièce rare.
Charlie
18
avril 1906, San Francisco, Californie.
C'est dans
le Chaos que tout a commencé.
En 1906
Charlie avait 2 ans, ses parents venaient de s’installer dans une très jolie
maison sur Howard street.
Il ne faisait
pas encore jour lorsqu’il fut réveillé par un bruit sourd et menaçant. Son lit
oscillait, les murs de la chambre se fissuraient et une épaisse fumée s’infiltrait
par le pas de la porte. Il pleurait et entendait sa mère hurler de la pièce d’a
coté, mais elle ne venait pas le prendre dans ses bras. L’air était devenu
irrespirable et lui piquait les yeux, il avait chaud, son visage le brulait, il
s’étouffait dans ses larmes et perdit connaissance.
C’était un tremblement de terre et pas des moindre. La
cote Est n’avait jamais connue telle catastrophe. Dans la rue, c’était la
cohue. Les immeubles étaient détruits s’ils n’étaient pas encore en feu, il y avait
de la poussière partout et le gigantesque nuage formé par la fumée dessinait
une vision apocalyptique de la ville en ruine.
Charlie
était à présent orphelin. C’était Isaac
le barbier de la rue voisine qui l’avait arraché à
son berceau avant que la maison ne s’effondre, et c’était chez lui désormais qu’il
vivrait ses jeunes années néanmoins heureuses.
Death Valley
Mai
1919, Vallée de la mort, Californie
A 15
ans, Charlie quittait sa famille adoptive. Isaac était désespéré, il pensait
avoir un fils pour lui succéder mais Charlie ne voulait rien entendre. La
carrière de barbier était loin d’être à la hauteur des l’ambitions qui
l’animaient. Charlie voulait conquérir le pays, et pour commencer, il décida de
s'installer dans la vallée de la mort.
En 1919
ce n'était plus la grande époque de la ruée vers l'or mais c'était resté un bon
moyen de faire de l'argent.
Jusqu'en
1924 il vécu dans le château de Scotty ; c’est là qu'il rencontra Ed
Singleton, futur partenaire de John Dillinger.
A cette
période, la plupart des ressources les plus accessibles avaient été exploitées
et les chercheurs d’or se tournèrent alors vers l'extraction de gisements plus
difficiles d'accès. Ils creusaient les mines à l’aide
d'explosifs pour en extraire l'or directement de la roche.
Charlie devint un véritable expert en nitroglycérine
liquide et bâtons de dynamite, ce qui lui offrit un plan de carrière tout
tracé. Ed retournant dans sa ville natale de Chicago, poussa son ami à venir le
rejoindre.
Quelques
années plus tard en Illinois, Charlie et Ed s’associèrent dans le crime.
Rio Grande
Juillet
1924, vers San Felipe, Nouveau-Mexique
Quelques
semaines après avoir quitté la Vallée de la Mort, Charlie découvrit un village
au cœur du Nouveau-Mexique sur les rives du Rio Grande.
C’était
un village formé de Tipis où vivaient en autarcie des natifs américains. Parmi
eux, seul un homme avait connu la vie des Wasichus (hommes blancs) mais il était
revenu vivre sur leurs terres. Dans son journal Charlie expliqua à quel point
il avait été difficile de se faire accepter par les Indiens, et de comprendre
leur refus de civilisation. Il y a retranscrit de nombreuses conversations
qu’il eut avec le vieux du village.
« Mes
jeunes gens ne travailleront jamais.
Les
hommes qui travaillent ne peuvent rêver, et la sagesse nous vient des
rêves »
Ces
hommes vouaient un culte à la nature, surtout aux turquoises qui étaient « des
bouts de ciel tombés sur terre » et trouvaient que l’homme blanc ne respectait
pas la Terre. Charlie, qui usait des bâtons de dynamite, était tout ce que
méprisait les indiens.
Pour
une raison inconnue, il resta prés d’un an dans le village et prit la défense
de ses habitants lors d’une attaque de Blancs qui convoitaient leurs territoire
pour exploiter les fonds du Rio Grande.
La
sagesse des Indiens n’aura pourtant pas raison des démons de Charlie, puisqu’il
reparti en direction de Chicago retrouver son ami malfaiteur.
7244 South Prairie
17
décembre 1926, Cicero, Illinois
Une rencontre
déterminante.
En décembre1926,
Ed introduisit Charlie à Alfonse Capone, parrain de la Mafia de la ville sans
foi ni loi : Chicago.
Ayant
prit la succession de Johnny Torrio à la tête de l’Organisation, Capone amassait
une fortune colossale
(plus de 100 millions de $ par an) grâce à l’exploitation de Speakeasies (bars clandestins durant la prohibition), de jackpots, de bordels, de clubs, et de ses diverses activités dans le milieu. Il voulait
grossir ses rangs de professionnels du crime mais aussi de simples hommes de
mains.
Le
rendez-vous devait se tenir au 7244 South Prairie, au domicile familial de
Capone, mais il changea au dernier moment et eu lieu à son siège social,
l’hôtel Lexington.
Les
hommes de Capone étaient partout : ils montaient la garde dans le hall de
l’hôtel, devant les ascenseurs et sur chaque palier.
Pour
atteindre la chambre 430, salon de son appartement de 6 pièces, il fallait
passer entre deux files de gardes du corps armés de gros calibres portés 10 cm
sous l’aisselle, comme le dictait la mode de l’époque.
Le long
des murs du vestibule s’entassaient des sacs de toile cadenassés, plein de
billets, attendant d’être déposé sur des comptes en banque fictifs.
Capone
se trouvait derrière un bureau en acajou, cigare aux lèvres, en robe de chambre
en soie bleu roi brodée à ses initiales. L’échange fut bref ; détendu et
souriant Capone demanda à Charlie si il était bien dans le « commerce
d’ananas », puisque c’est ainsi qu’il appelait les bombes, Charlie
acquiesça, et il fut engagé comme homme de mains chargé des explosifs, sous la
responsabilité de Paul Ricca.
Chicago
25
septembre 1927, Chicago, Illinois
A
l’époque, la pratique du racket était rependue sur toute la ville de Chicago et
une des méthodes d’intimidation préférée des gangsters était l’explosif.
Charlie
devint en quelques mois un des caïds du canton, il était le plus expert des
chefs d’équipes de Dynamiteros. Il procédait en 2 temps : d’abord une
petite charge de poudre noire allumée sur le bord d’une fenêtre en
arrière-boutique, puis, si ça ne suffisait pas, un boudin de dynamite lancé au beau milieu du salon.
Son
ascension au sein de l’Organisation fut rapide, d’autant plus qu’il devint très
proche de Paul Ricca, qui lui même était très proche d’Al Capone. Cependant,
Charlie savait qu’il n’avait pas le droit à l’erreur, surtout qu’il n’était ni
sicilien, ni napolitain ni même italien.
Pour
gagner la confiance du parrain, il fallait lui être dévoué.
Un soir
d’automne en 1927, Capone donna un banquet somptueux en l’honneur de 3 invités.
La fête, intime, eu lieu à l’auberge d’Hawthorne, qu’il privatisa pour
l’occasion. Les rideaux étaient baissés, les portes verrouillées, et les hommes
durent laisser leurs pistolets au vestiaire. L’ambiance y était chaleureuse,
Charlie faisait la connaissance de ceux qu’il n’avait pas encore rencontré, et
Capone, assis en bout de table, ne cessait de lever son verre pour saluer ses
invités d’honneur.
Tard dans
la nuit, le repas terminé et les bouteilles de vin vidées, Capone repoussa sa
chaise. Il ne souriait plus, ce qui entraina silence et effroi dans
l’assemblée.
Les 3 convives
l’avaient trahit et c’était impardonnable. Immédiatement ligotés à leurs
chaises par des gardes du corps, ils étaient prit au piège. Capone, fit
calmement le tour de la table, se saisit d’une batte de baseball, et frappa
méthodiquement de toutes ses forces sur chacun des os de ses invités. Réduis en
bouillie, ils furent achevé d’une balle dans le crane.
Il
fallait respecter une vieille tradition de la Famiglia : l’hospitalité
avant l’exécution.